Le Massif de l'Aïr

Le massif de l’Aïr (en touareg Ayăr), est un massif montagneux situé au Niger, en Afrique, dans l’écorégion du Sahara. Situé au nord du 17e parallèle, il couvre une superficie de 70 000 km2. Il se présente comme un vaste plateau compris entre 500 et 900 mètres d’altitude où dominent des étendues planes, parsemé de sommets isolés de nature granitique, parfois surmontés d’édifices volcaniques.

Topographie.

Situé au centre-nord du pays, étendu sur 300 km du nord au sud et 200 km d’est en ouest, l’Aïr se présente sous une forme triangulaire.

Les altitudes dépassent souvent 900 m ; le point culminant de l’Aïr est le mont Indoukat-n-Taglès dans les monts Bagzane (2 022 m).

Le versant méridional s’enfonce dans une dépression dominée par la falaise de Tiguidit. Le versant oriental est en contact avec la zone sableuse du Ténéré. À l’ouest, la transition se fait rapidement avec la plaine du Talak et les régions de l’Azawagh et du Tamesna.

Le chef-lieu de l’Aïr est Agadez, ville située au cœur du pays touareg. La population est constituée de pasteurs nomades dont l’économie est axée sur les chèvres et les dromadaires qui leur fournissent lait, viande et peaux utilisées dans l’artisanat local. Certains se sont sédentarisés, par exemple dans les villages de Timia, Tabellot, Aoudéras ou Iférouane. Ce sont alors des agriculteurs cultivant des plantes maraîchères (oignons, tomates, pommes de terre, ail…), du maïs, du blé et quelques arbres fruitiers (orangers, pamplemoussiers, grenadiers…), ou alors des bergers éleveurs de chèvres. Les caravanes des Touaregs nomades permettent des échanges commerciaux entre les populations sédentaires et les oasis du Ténéré à l’Est (Fachi, Bilma ou Achegour), productrices de sel et de dattes.

L’Aïr présente ainsi un faciès varié au centre d’une zone de plaines monotones hyper arides.

Géologie.

Ce massif est un ensemble de hauts massifs cristallins et volcaniques émergeant d’un socle ancien. C’est en fait un anticlinorium, constitué de plis isoclinaux légèrement penchés vers l’est. La zone du socle précambrien de l’Aïr est composée de dépôts de roches sédimentaires plissées et métamorphisées (gneiss, schistes) et de roches volcaniques datant du Protérozoïque inférieur. Ces dépôts de plusieurs kilomètres d’épaisseur sont recoupés par des granitoïdes datés du Suggarien et par des roches éruptives mises en place lors de l’orogenèse panafricaine il y a 600 millions d’années (ou au Paléozoïque pour les plus récentes).

Au Jurassique, des failles annulaires apparues dans le socle cristallin, situé à 500 à 1 000 m d’altitude, ont permis la surrection de sommets de granite : Adrar Bous, mont Gréboun (1 944 m), monts Tamgak (1 988 m), mont Agalak, monts Bagzane (2 000 m) et Tarouadji. Ces sommets sont parfois surmontés de cônes ou dômes volcaniques de nature et d’âge variés (certains datent de la fin du Cénozoïque).

L’existence d’un volcanisme ancien est rendu tangible par l’existence de sources chaudes aux eaux très minéralisées (Tafadeq, Igouloulouf).