Origine et territoires.

Origine.

Pour se qualifier, les Touaregs n’utilisent pas le mot « touareg », un exonyme qui leur a été attribué, mais se désignent soit en tant que « Kel Tamasheq », qui signifie « ceux de la langue tamasheq », soit en tant que Imuhagh, Imajaghen ou Imushagh, termes employés pour désigner les « nobles », ou les « hommes libres ».

Les Touaregs se désignent aussi sous le nom de « Kel Tagelmust », signifiant « ceux du tagelmust », en référence au tagelmust, sorte de voile que les hommes touaregs portent sur la tête, ou encore « Kel tefinagh », qui signifie « les gens des tifinagh », en référence au tifinagh, l’écriture qu’ils utilisent.

Tamahaq, Tamajaq et Tamachaq sont des variations dialectales du mot Tamazight.

Il existe plusieurs hypothèses concernant l’origine du mot « Touareg », qui n’est attesté qu’à partir du xixe siècle. Selon Léon l’Africain, explorateur d’Afrique du nord au xvie siècle, il semblerait que « Touareg » dérive du nom de la région de Targa (qui signifie « rigole » ou « vallée » en berbère), dans le Fezzan en Libye, dont selon lui, nombre de groupes touaregs seraient originaires.

Il est parfois fait référence aux Touaregs par l’appelation les «hommes bleus » en raison de la couleur de leur habit traditionnel : le boubou. C’est un long vêtement fabriqué à partir d’une étoffe de coton nommée bazin. Teint avec de l’indigo, il décolore sur la peau avec le temps. Les hommes touaregs portent une sorte de turban de 6 à 15m de long qu’ils enroulent sur leur tête et qu’ils ne quittent jamais. Le chèche, appelé taguelmoust est un élément idenditaire très fort commun à tous les hommes touaregs. Il peut être de différentes couleurs sauf à certains jours bien précis :

– les jours de fêtes, le turban est de couleur indigo
– et blanc pour montrer un signe de respect un jour particulier.
Une épée, la takouba , complète la tenue traditionnelle. Les femmes, elles, ne se voilent pas le visage.



Aujourd’hui, le peuple Touareg présente un véritable métissage culturel et racial avec les populations Arabes et noires d’Afrique sub-saharienne. Pour une grande majorité, ils ont abandonné le mode de vie nomade pour un mode plus sédentaire, en s’installant dans les grandes villes en bordure du Sahara comme Agadez au Niger.
Les Touaregs sont monogames. Le mariage est un rituel important dans leur société. La dot est apportée par l’homme à la famille de la mariée et est composée de chameaux et de boeufs. Quant à la famille de la mariée, elle fournit la tente et l’ameublement aux futurs mariés. En cas de divorce, la tente et l’ameublement demeurent la propriété de la femme.
On note, que le cérémonial du thé, l’impureté du porc ainsi que la prière sont des marques de l’influence de la culture arabo – islamique dans le mode de vie touareg. Le thé par exemple a été introduit au début du XXème siècle et il est considéré comme un moyen de témoigner son hospitalité à un individu ou bien un prétexte à la discussion.

Une place particulière pour la femme.

C’est une société matriarcale, la filiation s’établit par les femmes : l’enfant appartient à la tribu et à la classe sociale de sa mère. La tente est le bien propre de la femme, qu’elle garde en cas de divorce ou de veuvage. La mariée reçoit des biens de sa mère et une dot de la famille de son mari, dot dont elle dispose librement le plus souvent.
Les Touaregs sont traditionnellement monogames.
La femme a un grand rôle au sein de la tribu et de la famille. En tant que gardienne des traditions et des savoirs de la culture touarègue, elle est très respectée
Elle participe à toutes les décisions de la famille et de la tribu, elle monte la tente et éduque les enfants. Elle leur apprend le tifinagh et elle enseigne aux enfants le takaraquit : les usages de la politesse et de la retenue, de la pudeur vis-à-vis des membres du groupe ainsi qu’une extrême attention portée aux autres.




La vie dans les campements.

Le travail se partage entre la surveillance des troupeaux, l’approvisionnement en eau aux heures les moins chaudes tandis que les heures les plus chaudes et les soirées sont des moments de partage autour des 3 thés, occasion de transmettre les traditions, contes et légendes autour des animaux.
La tente est plus qu’un habitat, c’est un lieu qui rassure, elle symbolise la mère. Légère et facile à monter, elle est faite de peaux d’animaux cousues portées par des piquets ou en nattes de feuilles de palmiers tressées sur des arceaux en racines d’acacias. La tente, avec un lit démontable, quelques sacs en cuir, ne contient que quelques objets indispensables.



Territoires.

Répartis et divisés en plusieurs confédérations et tribus, un million et demi de Touaregs vivent dans cinq pays africains. À l’intérieur de ce territoire, et dans le commerce transsaharien, les Kel Tamasheq se sont longtemps joués des limites des États. Ceux-ci ont pourtant réussi à leur inculquer les normes de la douane et des passeports.

Ce territoire, appelé tinariwen (les déserts), est, comme son nom l’indique, découpé en plusieurs terres. De ces nombreux déserts, il y a le désert proprement dit : le Ténéré. Les autres terres sont plus ou moins arides, plates et montagneuses, parmi lesquels on peut citer celles qui font l’objet d’un article ici : Adrar, Azawagh, Hoggar, Tanezruft, Tassili n’Ajjer, Tawat (Touat), Tadmaït, le désert Libyque ou encore Tibesti.

Au Maroc, les touaregs contrôlaient le commerce caravanier entre le Maroc et le Niger. Aujourd’hui, les caravanes des touaregs disposent d’une centaine d’animaux alors qu’auparavant, elles comptaient jusqu’à des milliers de dromadaires, de chèvres et de moutons. Les endroits de pacage de ces animaux sont de plus en plus rares en raison d’une région victime de la sécheresse et des troubles liés au conflit du Sahara occidental. De plus en plus de nomades se sont sédentarisés dans les oasis où ils effectuent des travaux agricoles, un paradoxe alors que les touaregs dédaignaient jadis le travail de la terre.

By: Wikipedia