Vie sociale

Organisation politique.

La société touarègue est organisée en tribus (tawsit), dirigées par un chef de tribu (amghar) divisées elles-mêmes en fractions.

Les tribus sont rassemblées actuellement en sept confédérations (ettebel) à la tête de laquelle se trouve un amenokal. Le terme de confédération a été créé par l’administration coloniale pour désigner les familles ou groupes de familles qui se reconnaissent sous l’autorité d’un aménokal, autorité qui est d’ailleurs loin d’être absolue. 

Ces confédérations sont les Kel Ahaggar en Algérie et au Niger, Kel Ajjer en Libye et Algérie, Kel Aïr au Niger, Azawagh au Niger et au Mali, Kel Adagh au Mali, Tadamakkat au Mali et Oudalan au Burkina Faso.

    Structure féodale.

    Si la société touarègue est hiérarchisée, sa structure ne s’apparente pas aux hiérarchies figées occidentales. Chacune des classes sociales, articulées selon leurs fonctions sociales spécifiques, se fréquentent et se mêlent au quotidien, unies dans des relations de plaisanterie codées.

    Il existe trois grandes catégories sociales :

    • Imajaghan (sg. amajegh) : tribus nobles, principalement des guerriers qui ont pour fonction de protéger les autres tribus vassales ; chacune possède une clientèle d’imghad qui lui verse un tribut ;
    • Ineslemen : tribus maraboutiques (au singulier ineslem signifie « musulman »), considérées comme nobles aussi ;
    • Imghad (sg. amghid) : tribus vassales ;

    A ces catégories s’ajoutent ː

    • Inaden (Inhadan) (sg. enad) : forgerons (en fait plus généralement les artisans) noirs ;
      Traditionnellement, les Inhadhen sont classifiés essentiellement suivant leur savoir-faire technique et la tribu ou fraction à laquelle ils sont rattachés. Ils sont considérés comme un groupe social à part, détenant un savoir faire technique spécifique et indispensable, mais avec lequel tous s’abstiennent d’avoir des liens de mariage.
    • Irawellan : anciens captifs touareg ;
    • Iklan (sg. akli) : esclave ou si l’on préfère serviteur (Bellas en langue songhaï, Bouzou langue haoussa).

    Filiation matrilinéaire.

    La société touarègue a pu être désignée comme matriarcale. Il s’agit en fait d’une filiation matrilinéaire, c’est-à-dire que l’enfant reçoit le rang social de sa mère (noble, vassale, esclave) et appartient à la tribu de cette dernière quelle que soit la qualité de son père. De même, le pouvoir politique se transmet par les femmes. De façon générale, les femmes touareg ont un statut élevé par rapport à leurs homologues arabes.

    Les Touaregs sont monogames, sauf quelques exceptions. Le futur marié doit apporter une dot composée de terres, de bœufs et de dromadaires. La tente et son ameublement est fournie au couple par la famille de la mariée, cette dernière en garde la propriété en cas de divorce dont elle peut avoir l’initiative. L’ex-mari sera donc sans toit. Les mariés appartiennent presque toujours à la même caste.